L’huile de palme durable en Belgique : où en sommes-nous ?

L’Alliance belge pour une huile de palme durable présente son rapport annuel et invite les décideurs, les ONG et les autres acteurs à unir leurs efforts aux siens.

À l’occasion de la présentation de son Rapport d’avancement 2018, l’Alliance belge pour une huile de palme durable (BASP) a organisé une conférence sur le statut et l’avenir de l’huile de palme durable en Belgique, en Europe et dans le monde. Depuis décembre 2015, les entreprises membres de la BASP utilisent exclusivement de l’huile de palme durable certifiée pour la production qu’elles destinent au marché belge. Aujourd’hui, elles s’adressent à tous les acteurs en présence, en particulier aux décideurs politiques belges, pour les inviter à contribuer à la transition de l’ensemble du secteur.

Pourquoi la Belgique est-elle si importante ?

Depuis sa fondation en 2012, l’Alliance belge pour une huile de palme durable (BASP) est une initiative sectorielle volontaire, basée sur la conviction commune d’organisations qui estiment que l’huile de palme durable est la seule voie à suivre. Ses membres ont ainsi défini et atteint leur objectif initial : n’utiliser, à partir de décembre 2015, que de l’huile de palme durable certifiée dans les produits alimentaires qu’ils destinent au marché belge. Ces entreprises membres mettent à présent tout en œuvre afin d’appliquer des critères de durabilité encore plus stricts visant à protéger de précieux marais et forêts (à haute valeur de carbone ou High Carbon Stock) et à garantir une traçabilité complète.

La consommation mondiale continue d’augmenter et l’huile de palme est actuellement l’huile végétale la plus utilisée au monde, la consommation totale au sein de l’UE dépassant la production mondiale de nombreuses huiles végétales. Face à une demande forte et continue en huile de palme, la seule manière d’aller de l’avant consiste à promouvoir activement l’huile de palme durable et à convaincre les entreprises, les ONG et les gouvernements de se joindre à l’Alliance dans cette quête. Le palmier à huile est l’oléagineux le plus productif. Le remplacer multiplierait au moins par six notre empreinte écologique terrestre. Qui plus est, quarante pour cent de la production d’huile de palme est réalisée par de petits exploitants (small holders) qui en vivent. De par sa situation géographique au cœur de l’Europe, la Belgique – qui compte également parmi les plus grands utilisateurs européens d’huile de palme – est idéalement placée pour prendre les rênes de cette transition vers l’huile de palme durable.

« Malgré sa taille relativement petite, la Belgique est un marché important pour l’importation et l’utilisation de l’huile de palme », explique Jelmen Haaze, Secrétaire général de la BASP. « Dans notre pays tourné vers les exportations, de nombreuses entreprises alimentaires nationales en utilisent dans leurs recettes et leurs produits. Il est donc essentiel que les décideurs et les acteurs belges concernés engagent un dialogue constructif sur la manière de poursuivre cette transition vers une huile de palme durable en Belgique et au-delà de nos frontières ».

Les membres de la BASP continuent leur chemin vers une huile de palme durable

Afin de favoriser l’utilisation de l’huile de palme durable, les membres de la BASP continueront à surveiller les progrès du secteur en publiant eux-mêmes des rapports chiffrés et commenceront à se soumettre à des audits externes réguliers. Des rapports annuels (comme l’actuel Rapport d’avancement de la BASP 2018) contribueront à présenter les résultats obtenus de manière efficace et opportune, tandis qu’un système d’audit par échantillonnage confirmera ces tendances et renforcera la confiance des parties prenantes et des consommateurs.

La BASP se tournera également vers d’autres entreprises afin d’étendre le nombre d’organisations favorables à l’utilisation d’une huile de palme durable et de soutenir les moins avancées dans leur transition vers la durabilité en les informant, en les sensibilisant et en suivant les évolutions scientifiques et technologiques.

Une politique ambitieuse en matière d’huile de palme durable pour la Belgique

Vu les défis mondiaux liés à l’huile de palme et le travail que réalise la BASP en Belgique, cette dernière suggère aux décideurs politiques et aux groupes de pression belges d’élaborer une politique spécifique dédiée à l’huile de palme durable :

  1. Un accord sectoriel doit être conclu. La BASP prendra l’initiative d’inviter les différentes parties prenantes à engager un dialogue constructif sur la manière de poursuivre la transition vers l’utilisation de l’huile de palme durable en Belgique. Pour ce faire, l’alliance définira des points de contrôle spécifiques, formulera des engagements de grande envergure et encouragera l’action législative, le soutien financier ou l’appui sociétal.
  2. Un système de marchés publics devrait être mis en place. Le gouvernement belge peut donner l’exemple en achetant des produits entièrement à base d’huile de palme durable et en définissant pour ce faire des normes en matière de marchés publics et en les partageant avec d’autres autorités publiques.
  3. La coopération au développement doit être établie. L’huile de palme durable pourrait compter parmi les points principaux des programmes de coopération au développement de la Belgique. Il faudrait renforcer la position des producteurs, notamment des petits exploitants, en leur garantissant un accès continu aux marchés belge et européen. Cet objectif peut être atteint à travers des initiatives menées en collaboration avec des ONG (une coopération ONG-gouvernement, étant donné que les producteurs marginalisés ne peuvent pas maintenir et encore moins améliorer leur production et leur qualité) ou des programmes organisés en partenariat avec les gouvernements locaux (coopération intergouvernementale).

L’UE, pionnière de l’huile de palme durable

La BASP est convaincue que l’UE devrait elle aussi élaborer des politiques afin de faciliter la transition vers une huile de palme entièrement durable en Europe. Mais ce n’est pas tout : la production totale devrait atteindre des niveaux de durabilité égaux ou supérieurs aux définitions appliquées par l’Alliance.

L’huile de palme durable est une huile de palme qui :

  • ne contribue pas à la déforestation ;
  • préserve la biodiversité ;
  • préserve les tourbières, quelle que soit leur profondeur ;
  • réduit les émissions de gaz à effet de serre par l’adoption de bonnes pratiques ;
  • respecte les droits des travailleurs, des populations et communautés locales, et qui applique le principe du consentement libre, informé et préalable.

La certification est le mécanisme le plus fréquemment utilisé afin de prouver le respect de ces principes. Pour le secteur agroalimentaire, le RSPO est le système le plus répandu.

Voici une liste des actions potentielles à l’échelle européenne :

  1. L’UE devrait y faire référence dans des accords bilatéraux (accords de libre-échange ou de coopération au développement).
  2. Les normes de production devraient être renforcées davantage afin d’atteindre un niveau durable dans tous les pays producteurs d’huile de palme.
  3. En outre, l’UE pourrait donner plus de poids aux producteurs, en particulier aux petits exploitants, et aux gouvernements locaux, en jouant la carte des marchés publics et en intégrant le caractère durable de l’huile de palme dans les directives en la matière.
  4. Enfin, l’UE pourrait promouvoir une communication commune visant à informer toutes les parties prenantes des bienfaits de la transition vers une huile de palme durable.

 « Dans un contexte où les questions commerciales sont au centre du débat mondial, la transition vers une huile de palme durable ne peut être traitée comme une question purement technique. Les décisions prises ici ou dans les pays producteurs ont un impact planétaire. Nous sommes confrontés à des choix cruciaux. Si nous voulons continuer à nourrir le monde de manière durable, nous devons impérativement mener un débat inclusif qui implique toutes les parties prenantes. La BASP a mis en évidence toute une série d’interventions politiques clés qui permettraient aux décideurs de faire la différence. Elle invite les autres parties prenantes à agir de concert », conclut Jelmen Haaze, Secrétaire général de la BASP.

Pour plus d’informations : le Rapport d’avancement 2018 de la BASP et la vision belge, présentés lors de la conférence du vendredi 7 décembre, sont disponibles en annexe et sur le site https://www.huiledepalmedurable.be/.

BASP - Rapport d'avancement 2018

PDF - 4.5 Mb

BASP - Vision belge sur l'huile de palme durable

PDF - 465 Kb

Jelmen Haaze

Secrétaire Général, BASP

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À propos de Belgian Alliance for Sustainable Palm oil

L’Alliance belge pour une huile de palme durable a été fondée par divers acteurs du secteur de l’huile de palme qui s’engagent à veiller à ce que, d’ici fin 2015, les produits alimentaires dans lesquels de l’huile de palme est incorporée et qui sont mis sur le marché belge ne contiennent plus que de l’huile de palme certifiée RSPO. L’alliance voit cela comme une première étape dans la transformation en un marché d’huile de palme durable. Une nouvelle charte définit de façon encore plus ambitieuse ces objectifs pour 2020.

Les fédérations faisant maintenant partie de l’Alliance belge pour une huile de palme durable sont FEVIA, l’UNIFA, la FGBB, CHOPRABISCO et LIPROBEL. Les entreprises belges faisant maintenant partie de l’Alliance belge pour une huile de palme durable sont Aigremont, Ferrero, Natra Malle, Unilever, Vandemoortele, Lotus Bakeries, Puratos, Royale Lacroix et SIPEF.